Qu’est-ce qui se cache derrière la colère?

Qu’est-ce qu’elle a mauvaise réputation la colère! C’est pas la tendance la mieux vue et pourtant elle est suivie par beaucoup, souvent involontairement. Alors qu’est-ce qui se cache derrière la colère? Est-elle vraiment utile?

La colère, une émotion à part

Il y a différentes définitions pour la colère. Je vais essayer de la définir de son point de vue à elle, pour savoir ce qui se cache derrière. La colère, c’est un peu notre garde du corps. Vous voyez Kevin Costner avec Whitney Houston dans Bodyguard? Et bien notre colère, c’est Kevin. Celle qui nous protège (à sa façon), celle qui essaye de nous faire comprendre nos limites. Elle est là pour nous dire qu’on va dans une direction opposée à qui on est réellement. Bref, elle essaye de nous protéger et il vaut mieux en faire une alliée qu’une ennemie.

Pourquoi elle dérape?

J’ai débuté mon intro par « elle a très mauvaise réputation ». Je dois dire qu’on apprend depuis tout petit à ce que la colère soit « méchante ». Elle tape, frappe, crie, hurle et j’en passe et des meilleures.

Vous savez quoi? Si c’est la vôtre, elle s’en fiche d’être extériorisée. En réalité, notre propre colère a plutôt tendance à créer des tensions ou des douleurs que crier sur les autres. Elle est plus souvent intériorisée au point d’en avoir mal au bide, de serrer les dents, de stresser, d’avoir des difficultés à dormir ou autres maux. Elle lâche difficilement prise dans le but de nous aider à comprendre nos limites et besoins.

Pourquoi elle dérape alors?

Quand nous avons besoin de hurler, crier voir taper, c’est comme si quelque chose avait besoin de « sortir ». C’est d’autant plus le cas en fonction des modèles familiaux :

  • Parents violents verbalement, physiquement ou autres. NB : nombreux adultes ayant enfants vécus des violences demandent de l’aide pour éviter de reproduire ce modèle, c’est tout à leur honneur.
  • Parents qui se disputaient souvent quand on était enfant
  • Famille pour qui crier est une seconde nature, il parait que ça soulage (tout comme râler ou critiquer)
  • Tout le monde parle fort dans la famille, c’est une façon de se faire « entendre » ou d’exister.

Certaines personnes voient plus souvent exploser leur colère en famille alors qu’elles sont très calmes au travail et d’autres pour qui s’est l’inverse. Dans les deux cas, cela montre bien une capacité à parler et échanger posément mais que quelque chose fait « déraper ». Et quand je dis « quelque chose », je parle souvent de quelque chose d’inconscient qui fait déborder tout cela.

Qu’est-ce qu’il y a derrière une colère?

Derrière une colère peut se cacher deux principales choses :

La colère cache une problématique actuelle

Notre colère peut d’abord avoir pour source une problématique présente, là tout de suite maintenant pour vous. Si vous arrivez à reconnaître facilement votre colère, partez du principe qu’elle est toujours légitime. J’ai d’ailleurs créé un Ebook gratuit sur le B.a-ba des émotions pour vous aider à comprendre son rôle. Notre colère a pour objet de protéger nos valeurs et besoins mais également notre estime et confiance en nous. C’est non négociable pour elle, elle essaiera de vous le faire comprendre quoi qu’il arrive. Au point de ne pas vous permettre de lâcher prise. Et si vous culpabilisez après avoir crié, c’est que votre colère en sûrement marre aussi. La culpabilité, c’est ça façon à elle parfois de vous dire que ça ne vous correspond pas.

Exemple : on vous insulte et vous vous mettez en colère. Votre colère vous dit peut être que votre valeur est importante ou qu’il est important de communiquer avec bienveillance.

Normalement quand on comprend ce qui se joue en nous pour notre colère, elle est ok pour bouger et laisser place à plus de détente. Nous n’avons pas vocation à stocker des émotions, elles sont censées nous apporter une information et ensuite bouger d’elle-même, même si parfois, ça coince un peu. C’est plus souvent le cas, quand la colère à pour origine notre enfance.

Pour illustrer, quand j’étais salariée j’avais un responsable qui criait 3 fois de suite la même chose à ses collaborateurs pour leur faire passer un message suite à des remontrances de sa hiérarchie. Le reste du temps, il était tout à fait capable d’avoir des discussions calmes et posées. Alors je lui avais demandé pourquoi il criait 3 fois de suite, si c’était pour la personne en face de lui ou pour que lui même entende ses propos. Il m’a dit avec étonnamment : « c’est pour moi ». Parfois, on veut tellement bien faire pour les autres (comme la hiérarchie), que ça déborde pour dire qu’on a besoin de se sentir à la hauteur ou à notre place par exemple.

Un problématique émotionnelle ancienne

Autre option, la colère peut être reliée à une problématique ancienne et là c’est galère à comprendre. On peut avoir l’impression que ça boue à l’intérieur, que la pression monte ou qu’on est prêt à exploser. C’est un peu l’effet « cocotte minute » et même un tout petit truc voir rien du tout déclenche la tornade. Sensations désagréables garanties.

Exemple : on vous dit que « ça ne va pas » et la personne en face se prend toute la décharge émotionnelle sans forcément y être pour quelque chose. Boom.

Dans ces cas là, peut se cacher derrière la colère tout un tas d’émotions et en plus pas forcément les vôtres. C’est ce que j’appelle de la charge émotionnelle. L’objectif ici n’est pas de se déresponsabiliser, on est tous responsables de nos propos et gestes. Même notre vieille tante Jacqueline qui perd la tête et critique votre façon de vivre en vous rabâchant que « c’était mieux avant ». Mais parfois, c’est aussi rassurant de se dire que c’est de la charge émotionnelle et que malgré tous nos efforts pour bouger cela, ça revient quand même. Même notre propre colère essaye parfois de lutter contre ce genre de charge. Comprendre que c’est en nous mais que ça ne bouge pas de la même façon que nos émotions, et que parfois le coup de main extérieur, c’est juste pour aider à ce que cela parte définitivement. Même si on a hérité du poids  « émotionnel » de nos aïeuls, on a le droit de s’en décharger et de se sentir mieux dans ses baskets. D’ailleurs, la plupart du temps, ce type d’émotions ne demande qu’à sortir, c’est ce que je constate en consultations. Mon job c’est justement de les accompagner vers la sortie définitive.

Conclusion sur l’origine de notre colère

Comme je le dis souvent à mes clients : personne n’a envie de se fâcher avec sa propre colère. Moins elle s’active, plus on est aligné avec nous même et plus on se sent détendu. Cela permet aussi de lâcher prise sur des sujets peu importants pour nous. Mais il est parfois très difficile de distinguer notre propre colère de charge émotionnelle qui se traduit par de la colère car nous apprenons rarement à distinguer nos émotions de nos ressentis.

Donc prenez soin de vos émotions, vous prendrez soin de vous et des autres par la même occasion. Et si vous avez dû mal à vous défaire de la colère et que vous voulez vous sentir mieux, vous pouvez bien évidemment vous faire aider.

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