Vous ne trouvez pas ça un peu culpabilisant quand on vous dit que vous êtes responsables de vos pensées, sentiments ou émotions ? Voir que vos pensées influent vos sentiments? Et que du coup, si vous vous sentez mal, c’est de votre faute? Si c’est le cas, c’est qu’il y a des chances que votre colère essaye de vous aider à sa façon. Oui, votre colère est sympa, j’en parle ici.
Les pensées influencent elles les émotions ?
Quand j’ai commencé à accompagner mes clients avec l’hypnose, je me suis rendue compte que certaines pensées, certains sentiments ou émotions (je dirai plutôt ressentis) diminuaient voir disparaissaient après les séances. Etrange, non? Ceux qui étaient désagréables en tous les cas. Pour laisser place à des ressentis beaucoup plus agréables et harmonieux.
Exemples :
- j’ai peur de mourir ou je me trouve dégueulasse
- je suis nul/nulle
- idées noires à pensées suicidaires
Mais pourquoi? Et autre question pour la praticienne en hypnose que je suis : était ce dû à mes suggestions ou au fonctionnement des émotions? Je vous explique ce qui peut faire la différence dans ce que l’on entend au quotidien.
Nos pensées créent nos ressentis : vrai ou faux?
On entend souvent qu’il faut arrêter de penser ça ou ça, parce que cela crée notre propre réalité. Mais dire à quelqu’un d’arrêter de penser ou d’être angoissé, c’est comme dire d’aller de l’avant alors qu’il est comme retenu en arrière. Ce n’est pas qu’il ne veut pas, c’est simplement qu’il n’y arrive pas. Il vaudrait mieux lui donner les clés pour se libérer des pensées qu’il l’obsède.
C’est cette partie que je trouve culpabilisante. Notamment parce qu’on va essayer de mettre de côté ces pensées envahissantes, de les repousser… et elles peuvent revenir avec parfois plus de force. L’effet boomerang.
Or, si on dit ça, c’est que l’on comprend mal comment fonctionnent les pensées, sentiments et émotions. Car ce n’est pas réellement les pensées qui créent vos ressentis, même si cela peut jouer.
Les émotions créent des pensées ou croyances
Une émotion peut créer des pensées ou des sentiments. Et non l’inverse. Cela a été une surprise pour moi aussi, mais les émotions sont créatrices de pensées, sentiments voir de croyances. Ce point là a été assez intriguant à découvrir en accompagnement : l’inconscient pilote vos émotions, puisque c’est un moyen de vous dire votre météo de bien être. Donc normalement vos pensées ou croyances devraient être créées par vos propres émotions. C’est d’ailleurs le cas. Et votre inconscient (mignon comme il est) sait très bien faire la différence entre vos émotions et des « émotions » qui ne sont pas à vous. Comme celles reliées aux autres (hello la phobie sociale), aux inconnus (coucou, la peur du changement).
Sauf que (2ème scoop!), parfois d’autres charges émotionnelles viennent parasiter vos propres émotions. Et de la charge émotionnelle, c’est parfois pour votre corps, des émotions qui ne sont pas les vôtres. Et celles si sont souvent désagréables. Un peu comme si vous étiez squatté. Ces charges émotionnelles peuvent être agressives, polluantes, bloquantes, puantes, dénigrantes, aigries, etc. Quand à tous ceux qui sont angoissés, hypersensibles, qui ont des phobies ou qui ont de l’hypertranspiration, ces réactions peuvent être une façon pour votre corps (pour votre inconscient) d’isoler ces charges émotionnelles. Un mode de protection à sa façon.
Liberté de pensées et sentiments
Distinguer les pensées des réflexions
Normalement, on devrait pouvoir être libre de penser. Ou plutôt de réfléchir. Si vous demandez à quelqu’un qui est très dans le mental la différence entre penser et réfléchir, en général, il sait faire la différence. Réfléchir est plutôt une action constructive et choisie. Quand aux pensées, elles sont en général hors de contrôle malgré votre volonté. Qui maîtrise les montées d’angoisses, la charge mentale et les doutes bloquant face à certaines situations? Et pourtant, la plupart d’entre vous essayez de les contrôler, non?
Pour faire simple, vos réflexions ont plus de chance d’être liées à vos propres émotions que vos pensées, sentiments dits « négatifs » qui sont en général relié à des charges émotionnelles. Donc pour libérer tout cela, mieux vaux cibler ce qui est à l’origine de tout ça, pour que vous puissiez avoir de la place pour vos émotions. Et abaissez votre charge mentale (si, si, c’est possible).
Emotions transformées en sentiments
Vos émotions ont un rôle bien spécifique. Vous retrouverez leur job dans l’Ebook gratuit que je vous ai mis à disposition.
Si tout va bien, que vous êtes à l’écoute de vos émotions (sans avoir besoin d’y réfléchir normalement), un évènement arrive, l’émotion fait son job et se transforme en sentiment plutôt agréable après. Soulagement après avoir eu peur par exemple suite à un accident ou parce qu’un enfant vous a fait sursauter.
Si c’est difficile de reconnaître vos émotions, tout va bien, vous n’êtes pas seul/seule. Déjà parce qu’on manque d’éducation émotionnelle cohérente et qu’en plus, parce que parfois c’est faussé par notre histoire personnelle, même avec une famille bienveillante.
Exemples : si dans votre famille, vous avez des parents angoissés, contrôlant, stressé, syndrome de jambes sans repos, peureux, hypersensibles, avec de l’hypertranspiration, envahissants, addictions… (liste non exhaustive).
Pourquoi? Parce qu’un enfant calibre de façon totalement inconsciente ses émotions sur son environnement. Donc si c’est déjà « en déséquilibre », ça fausse la donne. Heureusement, cela se rééquilibre très bien. Et je dirai même que pour vous parents, cela peut avoir un impact positif sur vos enfants. Profitez en, vous ferez des économies de séances.
Vers une autonomie de vos émotions
Vous êtes censés être autonome sur vos émotions. Vos émotions aiment que cela bouge, apprécient le changement et tiennent à votre vie. Hormis trauma (violences physiques, sexuelles…), un enfant devrait être un peu naïf, curieux des autres et avoir une joie de vivre.
Or ce n’est pas toujours le cas et on colle parfois des étiquettes sur les enfants par manque de compréhension du fonctionnement des émotions.
Exemple : mon enfant est colérique, peureux, craintif, timide, chouineur…
Cela veut aussi dire qu’aucun enfant n’est « responsable » des émotions de ses parents. Et inversement. Un enfant va par contre « détecter » très facilement les émotions des autres. Et cela peut lui faire peur.
C’est pour cela qu’il est important d’expliquer le rôle des émotions quand il arrive un évènement au sein d’une famille, comme un deuil.
Un décès « naturel » va engendrer des émotions différentes pour les personnes restantes qu’un décès « imprévu » via un accident ou un suicide. Donc expliquer qu’on est en colère, triste ou autre, cela permet aux enfants de « calibrer » au mieux leurs émotions. Quitte à dire que vous ne savez pas ce que vous ressentez comme émotion mais que ceux sont vos émotions. Ou bien encore de vous faire aider si besoin.
Bref, les émotions et pensées, c’est souvent le bazar mais quand on y retrouve de la cohérence, ça fait un BIEN FOU!