Pourquoi pour le même métier d’hypno, il y a des noms différents?

Si l’hypnose connait un engouement depuis plusieurs années, vous avez peut-être vu fleurir sur la toile et les réseaux sociaux des noms différents pour ceux qui pratiquent l’hypnose.

Ils se font parfois appelés hypnothérapeute, hypnologue, hypnotiseur, praticien(ne) en hypnose, hypnopraticien(ne), accompagnant(e) en hypnose voire même coach en hypnose.

Alors pourquoi autant de termes différents pour désigner un hypno?

Dans cet article, je vais vous donner un éclairage sur le « pourquoi » il y a autant de termes différents pour désigner une personne qui pratique l’hypnose et l’impact que cela peut avoir.

L’hypnose de mieux être ou la question au Sénat

La floraison de la multitude de termes autour du nom du métier d’hypnose est en fait liée à une question posée au Sénat en 2018.

Cette question avait pour objectif de faire enregistrer l’hypnose de « mieux-être » au RNCP (Registre National de la Certification Professionnelle). 👣 Un premier pas vers une reconnaissance officielle de l’hypnose de « mieux-être » mais aussi « afin de garantir le sérieux de leur activité et d’éviter son exercice par des personnes non qualifiées« .

📍 Pour information : en 2018, les praticiens en hypnose en France sont en grande partie issu d’un parcours non médical ou para-médical. Il y a donc un souhait d’avoir un métier reconnu. De plus, cette reconnaissance passe par une volonté d’être distingué de l’hypnose de spectacle (souvent appelés hypnotiseurs) et également de l’hypnose médicale (par exemple l’hypnose pour l’anesthésie).

Un classement compliqué du métier d’hypnose

En préambule à cette polémique, vous avez besoin de savoir que lorsqu’un praticien en hypnose crée son activité, il doit choisir son code APE. Le code APE, c’est le code de classement de son activité principale. Cela permet d’identifier la branche d’activité principale d’une entreprise ou d’une société et cela sert aussi de base pour les statistiques INSEE.

En 2020, au moment où j’écris cet l’article, le métier d’accompagnant en hypnose est souvent classé entre toiletteur pour chien et voyance (code 96.09.19 Autres services divers n.c.a).

Ce classement pose souvent questions aux nouveaux praticiens en hypnose. Et il n’est pas rare de voir la question posée sur les forums.

Certains praticiens choisissent le code 86.90F (Activité de santé humaine non classée ailleurs). Mais la problématique de ce classement, c’est que cela rentre dans la catégorie « santé humaine ». Or les métiers autour de la santé sont réglementés.

Mise à jour de 03/2025 : depuis 2020, la nomenclature des codes APE a évoluée. Quand on tape « hypno », c’est le code 86.90F qui ressort :

Le classement inclus les activités « éventuellement exercées hors d’un cadre réglementé », ce qui peut être le cas de l’hypnose.

Et quand on fait une recherche pour « toiletteur » : plus rien ne se présente. Où est passé ce métier?

Le refus de l’enregistrement de la certification « « hypnothérapeute »

En 2018,  la ministre du travail en collaboration avec les services du ministère chargé de la santé à refusé l’enregistrement de la certification « « hypnothérapeute » au Registre national de la certification professionnelle (RNCP). 

Le Sénat précise son refus en évoquant plusieurs points :

  • l’ambiguité du terme « Hypnothérapeute »
  • l’organisation et la durée des formations prévues

L’ambiguité du terme hypnothérapeute

Pour le Sénat, le terme « hypnothérapeute » peut « laisser à penser pour le public la réalisation d’un diagnostic et la mise en œuvre d’un protocole de soins propre au corps médical».

En d’autres termes, le Sénat évoque que le terme peut faire croire au public (patients/clients) que le praticien en hypnose est un médecin.

Un peu de champ lexical sur ce terme. Dans hypnothérapeute, il y a « thérapie ».

« Thérapie » vient du grec therapeia qui veut dire soin. Et selon le dictionnaire Larousse, une thérapie est un « Traitement médical en général et, en particulier, psychothérapie. ». Soin, médical…ça vous évoque quoi? Le milieu médical, paramédical, non?

Du coup, cela étaye un peu l’explication du Sénat.

Sauf que aujourd’hui, le mot thérapie apparaît dans beaucoup de choses. Même dans l’art puisqu’on parle d’art thérapie. Est-ce que cela voudrait dire que si on fait faire de l’art, on pourrait donner l’impression d’être un médecin? A vos copies, vous avez 3 heures. 😉

On pourrait débattre longtemps sur ce qu’évoque réellement ce terme pour la plupart des gens, mais on risquerait d’y perdre de l’énergie. D’autres métiers ont d’ailleurs subis les mêmes contraintes de précision de langage.

Ce qui me paraît important derrière cette justification, c’est qu’il n’y ait pas de confusion pour les personnes. Un accompagnant en hypnose n’est pas obligatoirement un médecin. L’inverse non plus d’ailleurs.

➡️ Si la question au Sénat avait été remontée avec un autre nom de métier d’hypnose, peut être que le résultat aurait été différent.

L’organisation et la durée des formations en hypnose de mieux être

Le Sénat indique que « la durée des formations menant à la certification d’« hypnothérapeute confirmé » sont fixées à vingt jours, selon le site internet de l’organisme qui a sollicité la certification. Ainsi, cette activité ne saurait se distinguer d’un métier relevant du champ médical dont elle pourrait constituer un complément d’activités. « 

Aïe, erreur de débutant ici. Avant de poser la question au Sénat, c’est important de bien préparer le terrain.

Pour traduire cela, l’argument du Sénat est de dire que l’hypnose de mieux être (telle que présentée au Sénat) ne constitue pas un métier à part entière. Mais plutôt une spécialité ou un complément d’activité.

Les formations préconisent le titre de métier d’hypno

Suite à cette question au Sénat, les écoles de formation en hypnose ont transmis « la bonne parole ». Ce qui fait qu’elles préconisent l’utilisation d’un nom spécifique pour la pratique de l’hypnose.

J’ai classé les tendances en 2 catégories selon le type de formations :

Les formations « médicales » en hypnose : hypnothérapeute

Certaines écoles encouragent les gens à choisir un « hypno » qui doit être « avant tout un professionnel de la santé ».

Généralement ces écoles réservent leur cursus aux personnes exlusivement issues du médical, para-médical et/ou les psychologues.

Exemple : les formations d’hypnose pour l’anesthésie sont réservées au personnel médical et para-médical.

Ici, le terme utilisé par ces écoles est principalement « hypnothérapeute ». Aucune confusion possible.

Les formations autres : hypnologues, praticien en hynose, etc

La plupart des formations en hypnose acceptent de former tous types de personnes, quelque soit leur parcours.

Ces formations ont souvent leurs propres recommandations de nom de métier d’hypnose : hypnologues, praticien en hypnose, accompagnant en hypnose, hypnothérapeute, etc.

Résumé : le choix du titre « Hypno »

Pour conclure, je dirais que le choix du titre comme hypnologue, hypnothérapeute, hypnopraticien, coach ou autre hypno dépend de la personne qui l’utilise.

Et dans les grandes lignes :

  • Hypnothérapeute est plutôt laissé au milieu médical pour éviter toute confusion.
  • Hypnologue serait une personne qui s’intéresse à l’hypnose et ses mécanismes.
  • Les termes praticien en hypnose, consultant en hypnose ou hypnopraticien sont plutôt utilisés par des personnes qui n’ont suivi aucun cursus médical ou paramédical.

Derrière ce terme du nom du praticien en hypnose, d’autres questions peuvent venir :

  • Est-ce que le titre « hypno » change quelque chose pour les clients ou patients?
  • Est-ce que c’est un critère de sélection?

Vous êtes le mieux à même de répondre à ces questions 😉.

2 réflexions sur “Pourquoi pour le même métier d’hypno, il y a des noms différents?”

  1. Ping : Auto-hypnose, hypnose guidée, séance d’hypnose, quelles différences

  2. Ping : Quand je serais grande... - Audrey Massiot

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